C’est la question soulevée par le film indépendant américain Gut.
Gut, modeste film indie issu du pays de l’Oncle Sam, nous relate les déboires de Tom (l’inconnu Jason Vail) qui, après avoir visionné une vidéo mystérieuse sur les conseils d’un ami, constate des changements profonds dans sa libido. En effet, de prime abord baiseur du dimanche, il se mue en coup du siècle, à l’endurance et rigidité du membre sans faille. Tout cela sous les yeux de sa nana Lily (Sarah Schoofs - évitons les jeux de mots douteux !), contentée au-delà de ses désirs les plus fous. Seul hic : la vidéo en question donne à voir une femme nue, dont l’estomac est incisé puis sensuellement pénétré d’une main baladeuse…
Gut fucking
Entre softcore et gore, Gut renvoie aux univers de Clive Barker et David Cronenberg - le pitch du film rappelle fortement Videodrome -, autant qu’à toute une partie de la japan horror, la saga Ring et sa cassette tueuse en tête. L’œuvre suscite le questionnement sur les conséquences de l’assimilation d’images fortes, violentes ou dérangeantes sur notre vie sexuelle. Reproduisons-nous inconsciemment ce à quoi l’on a été exposé ? Ces images sont elles nocives pour la psychologie de certains ou plutôt un exutoire canalisant les mauvais penchants d’autres individus ? Vaste sujet et loin de nous l’idée de radoter le sempiternel discours alarmant sur l’aspect néfaste du porno et son miroir déformant des rapports sexuels, ou encore les dégâts causés par la fiction sur les esprits faibles. D’autres s’en sont assez bien chargés avant nous, avec la polémique consécutive à la tuerie émaillant une des avant-premières de The Dark Knight Rises aux States.
Quoi qu’il en soit, le débat s’avère stérile et souvent basé sur des études statistiques ou psycho-sociologiques douteuses, aux relents réactionnaires. Ne nous reste plus qu’à attendre l’hypothétique sortie de Gut dans nos vertes contrées et espérer que son mélange sulfureux aboutisse à un résultat pertinent.
